Des tifosis du début du siècle à l'avènement des ultras dans les années 70 jusqu'à aujourd'hui, le livre de Sebastien Louis met en exergue toute la chronologie du football italien dans Ultras. La violence fait partie de l'ADN ultras, au même titre que la défense de ses couleurs par la scénographie ou sa présence dans un virage. Véritable pan du football, ce mouvement, inspiré des hooligans anglais est aujourd'hui en perte de vitesse, grandement du à la répression excessive subit en Italie.
"Transgresser les règles est un concept fondamental : être dans le virage permet de ressentir une liberté que la société n'offre pas. Tout ce qui est produit dans cet espace a un sens, de la consommation de drogues aux comportements violents, de la rhétorique vulgaire à l'ambiance euphorique qui doit pousser son équipe à la victoire. Ceci va contre le sens commun, contre la moral et contre la loi : le mouvement ultras, en tant que sous-culture juvénile est un ferment de rébellion." Sebastien Louis
D'une grande densité, le livre de Sebastien Louis est un ouvrage sociologique avec une forme universitaire. Tous les aspects de ce mouvement sont étudiés et chaque situation appuyée par des références. L'ouvrage est assez simple d'accès pour les néophytes car le livre comporte de nombreuses notes de bas de page ainsi qu'un lexique. Bien qu'il traite du mouvement ultras en Italie, ce livre peut-être mis en perspective pour analyser les différents mouvements ultras en Europe.
"Il faut dire qui nous sommes vraiment, mais ne pas raconter des fables, il faut aussi dire nos limites et nous faire connaître pour ce que nous sommes et, surtout, dire que certains veulent éliminer les ultras et expliquer leurs motivations. Les institutions n'ont pas peur de nous parce que nous sommes violents, il y a des milieux sociaux bien plus dangereux que le nôtre. La vérité est que nous sommes les derniers à nous opposer à la logique exclusivement économique de ce système, du football."
Diego Piccinelli, fondateur et responsable des Brescia 1911
S.P
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